Le cirque Parfait de Lionel Koechlin

 

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On croise son trait élégant et intemporel depuis une petite quarantaine d’années dans le monde de l’édition, de la presse et de la publicité. Son jardin secret se cultive à l’ombre d’un chapiteau. Ses images poétiques et inspirées par l’univers du cirque s’exposent à Paris cet automne.

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Studio 002 : D’où vient cette attirance pour l’univers du cirque ?

Lionel Koechlin : Je pense que les deux extraits ci-joints de La Vie mystérieuse d’Octave Impérial – Mémoires d’un roi du cirque (Alain Beaulet éditeur, novembre 2014) répondent à cette question. Pour résumer, les mots « admiration » et « compassion » conviendraient bien.

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«Je réalise que les anecdotes malheureuses se bousculent. Pourtant, nous n’avons pas connu que des drames, les bons moments furent nombreux. Ils nous ont permis de supporter les ennuis et les humiliations… Chapiteau comble, accueil bienveillant des habitants, bonnes critiques dans la presse locale : ‘‘Enfin, du vrai cirque ! Allez-y sans hésiter ! Un spectacle qui réjouira les petits comme les grands’’. Je me souviens du jour où j’ai compris que l’essentiel de tous les arts se trouve sous la tente d’un cirque, couleurs, musique, exploits, rêves, larmes, inventions… Je n’ai pas oublié le spectateur chevelu qui m’émerveilla en comparant la piste ronde à un ventre maternel. »

« Les années passèrent. Nous fîmes parfois des triomphes et, certains soirs, pensant avoir touché des fortunes, nous improvisâmes des banquets. Mais il y eut aussi le froid, la pluie battante et la boue, la peur du lendemain, les animaux malades et l’absence de soins. Il y eut les arbres croulant sous les fruits sauvages, les sources fraîches, les mûres des ronciers et les pastèques offertes par une marchande au sourire si pur, mais aussi les épiciers arrogants, les dépotoirs et les loups. Il y eut le champagne mousseux, les confettis et les nuits tièdes mais aussi les matins glacés et les mères cachant leurs enfants quand nous passions… »

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Studio 002 : Quelques artistes peintres que tu aimes et qui ont travaillé autour du cirque ?

LK : Certains dessins précoces de Chagall, Toulouse-Lautrec bien entendu, Dunoyer de Segonzac, Rouault un peu moins, Bernard Naudin que plus personne ne connaît, hélas, Gus Bofa, Serge aussi et Fred avec son «petit cirque».

Regards de fauves

Studio 002 : Dans une autre vie… :

LK : Sûrement pas ! Il vaut mieux rêver ce genre de vie, c’est un apostolat encore plus dur que la vie des trappistes… Quelques minutes de triomphe, et encore, pour des heures de labeur infernal ! « Il faudrait qu’un philosophe écrive sur les liens qui existent entre la souffrance, le don de soi-même et le plaisir offert aux autres sans grande reconnaissance. » Cela dit, les choses évoluent mais, avec le respect et la dignité, le cirque devient plus officiel, il perd un peu de son âme. Tant pis, tant mieux, comme pourrait conclure un clown !

 

L’exposition est présentée à la galerie Michel Lagarde du 27 novembre 2014 au 30 janvier 2015.
Pour en savoir plus, c’est ici.

 



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