Aline Zalko, en cinq lettres.


Aline Zalko est une dessinatrice née à Paris. Elle commence à travailler comme illustratrice pour le New York Times et le New York Times Book Review. Depuis ses dessins ont été publiés dans la presse (Le Figaro, Le Guide Fooding, Télérama, Feuilleton, etc.), dans l’édition (Flammarion, Fayard) et en publicité (Havas).

Aline Zalko boule

 

A comme Architecture

« J’ai commencé à dessiner la ville en arrivant à New York quelques mois avant le 11 septembre. J’étais fascinée par la reconstruction permanente de la ville sur elle-même, son avancement continu. Je me suis mise
à dessiner les sites en construction entourés de buildings, les gros « trucks » américains, les Caterpillars…

Au cours de cette période j’étais fortement inspirée par les photographies de Walker Evans, le travail de Saul Steinberg, le pop art et aussi les dessins que Fernand Léger a fait de la ville. Aujourd’hui je dessine la ville un peu comme je fais un portrait. J’accentue les couleurs et je brouille les perspectives. Au premier coup d’œil, tout paraît en place. Mais il suffit de laisser traîner son regard pour découvrir que tout est légèrement bancal,
sur le fil du rasoir. C’est cet équilibre fragile qui m’intéresse ».

Aline Zalko Pistolet

D comme Dessin

« Ce que j’aime dans le dessin, c’est son immédiateté et son absence de repentir. J’aime également la capacité qu’il offre à varier les traités pour passer de la transparence à la saturation. Il possède aussi un aspect enfantin que l’on peut détourner en faisant quelque chose d’inattendu, voire de dérangeant. Enfin, il y a toutes ces choses inexplicables dans l’attirance qui nous lie à un médium : l’objet, son poids, le bois du crayon
de couleur, le toucher ».

Aline Zalko Gant

G comme littérature de Genre

« L’avantage du mauvais goût sur le bon goût, c’est qu’il est souvent plus drôle. Et j’aime bien instiller de l’humour et de la bizarrerie dans mes dessins. C’est pourquoi je collectionne les couvertures des romans de gare des années 60 à 80. L’esthétique racoleuse, le choix des typos et des photos pourraient passer pour une faute de goût, mais tout cela m’inspire beaucoup, à la fois sur les couleurs, la symbolique et les situations, toujours très fortes. De la même façon, les films de David Cronenberg, John Carpenter et Dario Argento explorent des territoires qui me parlent et qui me plaisent. Pour un travail de commande, disons que si l’on me demande un portrait de Frédéric Beigbeder par exemple, je vais éviter de m’aventurer vers une étrangeté trop franche. Celle-ci se manifestera par d’infimes touches qui feront, je l’espère, que le dessin sera plus intéressant
qu’une photo ».

Aline Zalko boule

M comme Maîtres

« Enfant, mes parents m’emmenaient souvent au musée d’Orsay. Du coup, j’ai été très influencée par les impressionnistes, notamment Paul Gauguin. Puis, j’ai beaucoup admiré Pierre Bonnard,
aussi bien pour ses thématiques que pour son emploi des couleurs et des perspectives.

Dog Aline Zalko

Aujourd’hui, j’ai tendance à m’intéresser davantage à la peinture et au cinéma qu’au dessin. Pour en citer quelques- uns, je choisirais Gerhard Richter et David Hockney chez les contemporains, mais aussi certains primitifs rhénans ou flamands comme Hans Holbein, Lucas Cranach, Roger van der Weyden dont j’admire la belle étrangeté ».

Shark Zalko

P comme Portraits

« Longtemps, je n’ai pas dessiné de portraits. Je m’intéressais exclusivement aux tissus urbains, qu’il s’agisse des friches ou du cœur des villes. Jusqu’au jour où je suis tombée sur une série de photos de mode où posait Dakota Fanning. À l’époque, c’était une très jeune actrice. Une enfant. J’ai eu un coup de foudre pour ce visage blond et ses grands yeux cernés. À compter de ce jour, mon style a complètement évolué.
Aujourd’hui, quand on me demande un portrait, j’essaie de rencontrer les gens si c’est possible. C’est toujours plus facile de dessiner un artiste, un écrivain, un acteur, une personnalité dont on connaît le parcours.

Quant au traité, il va dépendre de la liberté que le directeur artistique m’accorde ou de celle que je m’autorise.
Le plus souvent, je privilégie les fonds blancs. Mais, j’aime aussi inventer tout un univers derrière les portraits comme je l’ai fait pour Xavier Dolan (magazine Trois Couleurs) ou Montaigne (Pèlerin).
Je créé alors un paysage fictif composé de saynètes entremêlées. Cela permet d’associer un portrait à des éléments très narratifset symboliques ».

 

Lapin Aline Zalko



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