Le Printemps de JEAN LEBLANC

Jean Leblanc présente son parcours, ses influences et son univers à l’occasion de la commande que lui a passé Le Printemps pour son étage accessoires.

Jean Leblanc pour le Printemps

Jean Leblanc pour le Printemps

Studio 002 : Peux-tu te présenter et résumer ton parcours ?

Jean Leblanc : Je suis né en 1982 à Douai dans le nord de la France. J’ai fait mes études supérieures aux Beaux-arts de Nantes et à L’École des Gobelins à Paris en section design graphique. J’ai travaillé ensuite plusieurs années en agence de publicité. J’essayais durant cette période tant que possible de poursuivre mes travaux personnels. Cela a été une expérience enrichissante mais je ne pense pas que j’aurais aimé la poursuivre plus longtemps. Les commandes d’illustration ont commencé à arriver. Voulant trouver plus de temps pour l’illustration j’ai démissionné et j’ai travaillé comme enseignant plusieurs mois à mi-temps, avant de faire mes bagages pour Berlin où je vis maintenant.

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Studio 002 : Quelles sont tes principales influences ?

JL : Il y a des artistes modernes et classiques que j’adore et qui m’ont marqué profondément : Bosch, Klimt, Magritte, Escher, Felix Labisse, Tom Wesselmann, Richard Lindner. Certains graphistes et illustrateurs des années 70/80 ont une influence importante dans mon travail : Philippe Caza, Milton Glaser, Guy Peellaert, Hipgnosis, Patrick Nagel, Hajime Sorayama. Des photographes, directeurs artistiques, illustrateurs gravitant dans l’univers de la mode qui sont une source d’inspiration forte : Gruau, Hans Feurer, Erwin Blumenfeld, Jean-Paul Goude, Tony Viramontes. Cette liste est assez plurielle et variée, mais j’ai le sentiment qu’ils ont, sur certains aspects, beaucoup en commun. Une réinterprétation des codes visuels classiques. Une approche surréaliste du corps et de la représentation figurative. Une utilisation affirmée des couleurs vives et des aplats dans la composition. Une approche sensuelle, voire érotique. Beaucoup d’humour et d’irrévérence. Après, concernant l’illustration en général, j’adore le travail de Suehiro Maruo, Vania Zouravliov, Mat Maitland, Will Sweeney, Jean Jullien. Il n’y a pas longtemps j’ai découvert le travail de Zhang Liang que je trouve très intéressant. Je suis très impressionné par le travail de l’artiste australien Jonathan Zawada, il a une approche transdisciplinaire très innovante, une production formidable autant dans ses travaux de commande que dans ses projets personnels.

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Studio 002 : Peux-tu nous expliquer l’origine de cette commande ?

JL : En juin j’ai exposé à Paris mes travaux de sérigraphie avec la galerie berlinoise Serigraffeur qui a occupé un mois durant la galerie friche et nous la paix, située rue Dunoyer à Belleville. Le directeur artistique du Printemps Haussmann a eu un coup de cœur pour mes créations. Début septembre, il me contactait pour une commande de 7 grands formats pour la décoration d’un nouvel étage du magasin dédié aux accessoires de mode.

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Studio 002 : Comment s’est opéré le mix entre ton univers et celui du Printemps ? JL : Le Printemps fêtera ses 150 ans l’année prochaine. Ils étaient désireux de remettre au goût du jour le passé glorieux des collections du magasin. La demande était de remettre en scène les accessoires, sacs, chapeaux, étoles, fanfreluches et autres objets d’époque. Avec l’aide d’une des archivistes, j’ai eu accès à une multitude de catalogues allant de la fin du XIXe jusqu’aux années 60. Je me suis concentré sur le début des années 30, les années folles, une époque mythique pour la mode et les arts appliqués. La série est divisée en deux parties, un triptyque de portraits et quatre natures mortes.

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Studio 002 : De ton point de vue, quelle est la place de l’illustration dans une ville comme Berlin ? JL : L’art a une place très importante à Berlin, on pourrait presque parler de ghetto d’artistes, il y a énormément de galeries, d’ateliers et des événements toutes les semaines. Concernant l’illustration en particulier, deux événements majeurs : Pictoplasma et Illustrative, le premier au mois d’avril, le second tous les deux ans en août. Il y a aussi de nombreuses galeries et librairies spécialisées comme Neurotitan, Serigraffeur, Re:Surgo, Urbanspree, Supalife, Bootsbau. Le street art et le muralisme ornent les murs de la ville depuis longtemps. Quelques éditoriaux laissent dans leurs colonnes une part belle aux illustrateurs, je pense en particulier au magazine Neon et au journal Die Welt. Par rapport à La France, j’ai pu noter un intérêt moindre pour la bande dessinée et l’édition jeunesse, on retrouve dans les librairies davantage de production française et américaine qu’une réelle scène locale.

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Le Printemps Paris

Décoration étage accessoires



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