Miyu productions

Du court au long.

Emmanuel Alain Raynal a su s’entourer d’une brillante équipe de dessinateurs, avec qui il développe des projets ambitieux de courts et moyens métrages. Les talents de l’équipe Miyu sont aussi au service des entreprises et agences de publicité, cette double casquette permet d’assurer un équilibre parfait entre création pure et travail de commande.

MIYU

 Studio 002: Quand as-tu créé Miyu et quelle est la philosophie/spécificité de ta société ?

ER: J’ai créé Miyu Productions il y a un peu plus de quatre ans, avec le désir de produire des projets singuliers de jeunes auteurs français que ce soit en animation ou en prise de vue réelle, en publicité, fiction ou documentaire. Venant moi-même de la réalisation, j’avais à coeur d’accueillir au sein de ma structure les moyens de fabrication. Un peu comme un restaurateur passe humer les odeurs de ses cuisines. C’est comme cela que le studio d’animation est né et se développe en accueillant de jeunes auteurs créatifs sortant des prestigieuses écoles d’animation française. De deux postes installés dans mon salon au tout début, nous sommes passés à treize postes de travail dédiés à l’animation 2D et 3D, dans des locaux en plein Paris, à Bastille.Peux-tu nous présenter les auteurs attachés à Miyu ?Les premiers auteurs ayant intégré Miyu juste après leur sortie des Gobelins, sont Ugo Bienvenu et Kevin Manach. Dessinateurs d’exception, ils élaborent ensemble des images ciselées et audacieuses, deux qualités qui se retrouvent également dans leur écriture. Ils signent par exemple le visuel aux deux chiens présents à la fin de l’article. Ils co-écrivent le surprenant Maman, court métrage sélectionné à Annecy en compétition officielle. Ils sont aussi les auteurs graphiques du générique d’ouverture de H-Man, bientôt sur ARTE. Ugo Bienvenu a également réalisé chez Miyu le court-métrage Une île, et le clip Singing pour DJ Agoria. A suivi Julien Seze, réalisateur du court-métrage The Old Santiago and the Sea, qui a fait une belle carrière en festival et remporté deux prix. Julien finalise actuellement son prochain film, Mr Lune. Fasciné par le contraste entre les exigences de notre vie d’adulte et les illusions de l’enfance, il propose un univers dans lequel le propos tranche avec une esthétique cartoon d’apparence enfantine. Son travail est jubilatoire et accessible tout en étant imprégné des réalités du monde qui nous entoure. C’est ensuite Benjamin Charbit, qui nous rejoint à sa sortie des Arts Décoratifs en cinéma d’animation avec un court-métrage réalisé en Super 16 et intitulé Shampoing. Un autre court-métrage en animation cette fois réalisé avec Ugo Bienvenu et Kevin Manach : La fin du monde, a été primé par le Jury ARTE et acheté par la chaîne. C’est un réalisateur exigeant et précis, friand de toutes expérimentations visuelles et narratives, et toujours au service d’une écriture extrêmement maîtrisée. Depuis l’équipe s’est étoffée. J’ai aussi l’intention de m’entourer d’auteurs graphiques connus ou émergents, venant du monde de l’illustration, de la bande dessinée, de l’art plastique ou même du tatouage.


Peux-tu nous présenter un projet en cours ?

Nous sommes actuellement en train d’élaborer vingt-six minutes d’animation 2D pour Le Soldat Méconnu, un docu-fiction de cinquante deux minutes avec pour sujet les derniers jours de la Première Guerre Mondiale et la mort du dernier soldat français. C’est un projet que nous co-produisons avec Les Artisans du Film et l’ECPAD (le fonds d’archives du Ministère de la Défense). Il a été pré-acheté par Planète + et a obtenu le soutien du CNC. Nous chapeautons huit mois durant, Ugo Bienvenu et Kevin Manach et moi, une équipe de vingt quatre personnes, essentiellement composée de diplômés des grandes écoles d’animation françaises.

Y a-t-il un antagonisme à travailler sur des projets d’auteur et de répondre à des commandes publicitaires ou institutionnelles et comment conciliez-vous les deux facettes de ce métier ?

Ce sont deux façons différentes d’appréhender les projets. Mais j’ai toujours trouvé cela très stimulant de mettre à disposition d’une marque, d’un client, toute sa créativité. C’est pour nous une autre façon de repousser nos limites techniques ou artistiques en se jouant des contraintes. J’ai créé Miyu Productions en faisant la conception, la réalisation et la production des clips télé officiels de la campagne européenne d’ Europe Ecologie – Les Verts. J’y avais mélangé de la 2D, de la 3D et de la prise de vue réelle. J’ai rapidement été contacté par le Parti Socialiste pour qui nous avons réalisé et produit quatre films en animation pour leur campagne sur les retraites. Nous travaillons depuis avec L’Oréal Luxe, La Française des Jeux, la Sacem, PPR, Sennheiser…

Nous n’avons pas encore pu nous exprimer dans le domaine de la publicité. Je pense pourtant que notre spécialisation dans le domaine de l’animation 2D, ainsi que notre équipe de jeunes talents peut être un vrai plus pour des agences et des annonceurs.

Quel sont les projets de 2014 ?

Tout d’abord nous avons deux courts-métrages en animation en développement. Je suis un monde englouti sera notre premier film en volume. Conte poétique écrit par Solenn Denis et Fred Le Chevalier, il reprendra les collages devenus célèbres de ce dernier. Pour assurer la réalisation en papier découpé nous avons tout de suite pensé au réalisateur américain Kangmin Kim, auteur du fabuleux 38-39. Toutoutoutoutout est une comédie complètement barrée sur la physique quantique. Elle sera réalisée par Quart-Avant-Poing, un collectif de diplomés de Penninghen. C’est un film à l’univers graphique très créatif, dans lequel on passe de l’animation traditionnelle à la 3D. La narration devient alors le terrain de jeu à tous types d’expérimentations visuelles.  Du côté des séries, nous sommes en développement de plusieurs projets dont l’adaptation des Experts en Tout d’Anouk Ricard, réalisé par Julien Daubas et Vincent Verniers et co-produit avec Le Professeur Cyclope. Mais aussi deux autres projets, l’un avec comme scénariste Jean-Luc Fromental et à l’image Jean-François Martin; l’autre avec Patrick Raynal à l’écriture et Jacques Ferrandez au dessin.

En ce qui concerne la prise de vue réelle nous développons deux courts-métrages dont les tournages sont prévus pour 2014. Le premier, Nous ne sommes que la somme de ceux que nous sommes, est une comédie oscillant entre l’absurde et l’exu

bérant, écrite et réalisée par Solenn Denis et Erwan Daouphars, respectivement auteure et metteur en scène de Théâtre et interprétée, entre autres, par Denis Lavant, Laurent Laffargue et Julien Cottereau. Le deuxième se nomme Le syndrome du Surimi, une comédie entre Woody Allen et Judd Apatow, co-écrite par Elise Benroubi et Judith Margolin et co-réalisée par Maria Larrea et Judith Margolin.Enfin, nous sommes en développement de deux long-métrages en animation, mais c’est une autre histoire.

Emmanuel-Alain Raynal

www.miyuproductions.com

emmanuel@miyuproductions.com  



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