Une italienne à Paris – Federica del Proposto

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Pour la seconde édition de son plan, Le village Saint-Martin a fait appel à l’oeil aiguisé et plein de malice de Federica del Proposto. Rencontre avec la plus Parisienne des illustratrices italiennes.

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Studio 002 : Comment t’es-tu retrouvée impliquée dans ce projet du “Village Saint-Martin”?

Federica del Proposto : En février Michel Lagarde m’a proposé d’être l’illustratrice de l’édition 2014 du projet “Village Saint-Martin”, le plan illustré des bons plans d’un quartier du Xème arrondissement (entre la porte et le canal Saint Martin). J’ai accepté cette proposition avec grand plaisir, en pensant qu’elle correspondait bien à mon style et cela représentait un défi intéressant par rapport à mes autres travaux. J’ai illustré les situations très vivantes de chaque commerçant participant à l’opération, et pour souligner l’ identité de chacun j’ai représenté la façade et la silhouette du propriétaire. L’objectif était aussi d’illustrer l’esprit général du quartier, en liant les singularités des boutiques qui forment un ensemble unique. J’ai commencé par faire un tour du quartier, en observant les commerçants et les magasins et en imaginant librement différentes scènes de vie. Ce projet dans son ensemble révèle un petit monde, plein de personnages différents, d’animaux, d’arbres. C’est un travail dont je suis particulièrement satisfaite et dessiner ce «village» a été si naturel que je n’ai pas compté mes heures.

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Connaissais-tu le quartier ?

FDP : Bien sûr! C’est l’un des premiers endroits de Paris que j’ai connu. Avec ses magasins, le canal, les Parisiens qui y vivent, les pique- niques du week-end, les non-Parisiens qui s’y promènent séduits par le charme du lieu… C’est souvent une des premières idée de promenade pour découvrir le Paris des parisiens pour les touristes. En tant qu’illustratrice, quelles techniques utilises-tu de manière générale et pour ce travail en particulier ? J’utilise presque toujours les crayons de couleur et le papier bristol de 250 grammes. Pour l’instant je n’utilise pas le papier à grain, parce que j’ai testé une technique qui prévoit aussi les feutres à la pointe fine. Avec le papier à grain le feutre peut nuancer un peu, mais par contre je veux obtenir un trait net, précis. La ligne incertaine pour l’instant me dérange. L’effet des crayons de couleur sur la surface lisse est voulu aussi. Je change aussi de crayons et de feutres selon le type de travail. J’ai commencé en 2012 avec une série de dessins en noir et blanc, en mélangeant crayon noir et Staedtler 0.2 et depuis quelque mois j’ai introduit la couleur, dès que je me suis sentie prête. La nouveauté la plus évidente pour le travail du “Village Saint-Martin” est la présence de la couleur. Je me suis beaucoup amusée sur chaque illustration à donner un rôle précis soit au crayon soit au feutre, en cherchant toujours l’harmonie des cinq couleurs de base que j’ai choisies d’utiliser: le noir, le rouge, le gris clair, l’ocre et le vert de cobalt. C’est une technique mixte que je n’ai pas étudiée particulièrement, j’aime penser qu’elle est née avec moi le jour où j’ai choisi de travailler comme illustratrice.

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Ton sens d’observation de la vie parisienne fait mouche, quelle est selon toi la principale différence entre les Romains et Parisiens ?

FDP : Il y en a beaucoup, mais à mon avis la plus évidente c’est la voix ! Les Romains aiment partager leur joie avec tout le monde, et ils doivent forcement la hurler, c’est leur manière de communiquer, les Parisiens aiment aussi faire partager leur joie mais ils le font en silence avec parfois un grand sourire sur leur visage.La différence c’est qu’on sait facilement quand un Romain est heureux, ce qui est moins évident avec les Parisiens.

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